Deuxième journée à la foire de l’emploi (voir article du 25/03/2005). Les recruteurs sont toujours à la même place, assis derrière leurs bureaux, le regard qui déshabille, le verbe qui déstabilise. Quant aux étudiants, tel des oiseaux approchant en bande une récolte de d’orge, testent à deux fois la réactivité des épouvantails en costard avant de se poser. Une fois assis, ils arborent leur curriculum vitae et leur lettre de motivation, réflexe pavlovien !
Parrain de Maroc Telecom cette année, j’ai dû assister les recruteurs dans leurs tâches. C’est pour dire le nombre de postulants que j’ai vu se présenter devant moi. Le moins que je puisse dire est que j’en ai vu de toutes les sortes. Des timides aux « apprentis-confiants », les étudiants usaient de tous leurs atouts pour plaire, même de ceux qu’ils ne possédaient toujours pas ! Par moment, l’interview ressemblait au casting de « La Nouvelle Star » (le meilleur du pire, ça vous dit quelque chose ?) Des candidats sont allés jusqu’à changer de voix pour l’occasion ! Pas mal…
A la fin de la journée, j’ai eu une longue discussion avec le directeur des ressources humaines, qui m’a éclairci certains points. D’abord, les postulants ne dialoguent pas. Ils ne prennent aucune initiative et se suffisent généralement à répondre aux questions posées, remplir les formulaires et s’en aller. Rares sont les étudiants qui se sont interrogés sur les résultats de la compagnie, ses valeurs ou ses critères de recrutement. La timidité (ou plutôt le manque de confiance en soi) est la principale barrière à l’établissement de ce contact. Aussi, ai-je été marqué par la façon d’exprimer leur sérieux. Je voudrais leur dire ceci : le sérieux est avant tout une attitude, un état général. Le sérieux n’a pas de vocabulaire, ni de ton de voix. Et surtout, il n y pas de mal à rajouter une touche d’humour, bien évidemment de bon goût. Ceci me mène à dire qu’il faut être sérieux, sans se prendre au sérieux ! Bon courage les gars !